mardi 30 mars 2010

Manger sain, manger bio?


La nourriture biologique est de plus en plus présente depuis quelques années privilégiant l’idéal écologiste et l’efficacité d’une technique de pointe. Elle attire et octroie un grand nombre d’effets néfastes que peuvent engendrer les engrais chimiques. Cependant, il est notable de constater que « manger bio » a transformé une alimentation qui à la base prônait une nourriture essentiellement saine; exempt de toute trace chimique en un phénomène de société. Mais il demeure nécessaire de faire la part des choses en relativisant les aspects négatifs de l'agriculture traditionnelle...

Manger bio, un phénomène sociétal?

Dès 1934 est le Docteur Delbet est le premier scientifique à employer le terme « agriculture biologique ». Il découvrit l’aspect anti-infectieux du magnésium présent dans les aliments. Suite à de nombreuses conférences et de grands moyens de communication, elle s’est fait connaître au cours des années 1960. La nourriture biologique est également le fruit d’une prise de conscience universelle de la finitude de la planète. On passe alors du concept de développement soutenable dans les années 1960’s à celui de développement durable en 1980 avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). L’accident de Tchernobyl va faire peur au monde entier ; c’est à partir de ce moment là que l’idée d’amoindrir les quantités de pesticides au profit d’une agriculture saine est réellement prise en considération. Qui plus est, les gouvernements insistent de plus en plus lourdement sur le fait d’adopter un comportement écologique et biologique dans la vie quotidienne ; faisant grandement pression sur les nations quant à leurs modes de vie qu’il est nécessaire de modifier afin d’assurer un avenir correct aux générations futures. De nombreuses lois sur les produits antiparasitaires sont alors mises en place. Par voie de cause à effet, l’attitude biologique s’étend grandement. Ce type de consommation augmente de 15% par an, 19% des français achètent plusieurs fois par semaines des produits issus de l’agriculture biologique, et 48% en consomment épisodiquement. On voit également se propager les magasins biologiques, la préférence à consommer des fruits de saison. Car notre société du « ici et maintenant » nous a habitué à consommer des poires d’Argentine en Mars, des tomates en Décembre… Il persiste un dérèglement total et un coût écologique considérable en raison de l’utilisation des ressources naturelles non renouvelables...

Pourquoi manger bio?

Elle concilie l’idéal écologiste (pas d’engrais ou de pesticides de synthèse, fertilisation par recyclage des matières organiques naturelles, pas de croisement entre espèces) et l’efficacité d’une technique de pointe. Qui dit retour à certaines pratiques traditionnelles ne dit pas pour autant retour à une agriculture simpliste. Au contraire, la base de l'agriculture biologique qui est la rotation des cultures et la réutilisation des matières organiques, demande de solides connaissances. La rotation des cultures implique de connaître plusieurs cultures, contrairement à l'agriculture conventionnelle dans laquelle l'agriculteur se concentre sur une seule plantation. De plus, le refus d'utiliser herbicides, insecticides et fongicides implique de savoir utiliser les armes offertes par la nature, et se plier à leurs fonctionnements. Les végétaux peuvent interagir entre eux mais aussi avec les animaux. La chaîne alimentaire est respectée : les hérissons se nourrissant de limaces, mais encore l’odeur des poireaux qui fait fuir les mouches attirées par les carottes qui elles mêmes font fuir les papillons parasitant les poireaux... En ce qui concerne les élevages, les animaux sont abattus plus tardivement : cela leur donnant le temps de grossir naturellement. Ils sont élevés aux aliments naturels et ils bénéficient d’une plus grande superficie pour se mouvoir.

Mais cependant...

L’utilisation massive des engrais et autres produits comme les OGM s’est développée après la seconde Guerre Mondiale où les carences alimentaires et le besoin de nourrir les nations était devenu primordial. De nos jours, les pays en développement tels que la Chine reproduisent ce schéma. Il est certain que l’utilisation des engrais, des pesticides et autres est de nos jours controversée. Des études montrent de fortes associations entre pesticides chimiques et problèmes de santé en incluant les problèmes de fertilité. Cependant, il faut relativiser ces faits. En effet, des moyens de contournement peuvent être utilisés. On ne peut nier que l’agriculture biologique requiert un espace démesuré et répond à des conventions qui ne pourraient suffire à nourrir 6milliards d’estomacs. De plus, certains antibiotiques pour animaux évitent qu’ils attrapent des maladies que l’agriculture biologique ne peut éviter. Mais encore l’utilisation de cultures transgéniques résistantes aux insectes, qui, selon l´Organisation des Nations Unies pour l´alimentation et l’agriculture (FAO) et l´étude de Graham Brookes & Peter Barfoot (GM crops: global socio-economic and environmental impacts 1996-2007) « contribue à réduire le volume et la fréquence de l'utilisation d'insecticides sur les cultures de maïs, de coton et de soja ». Tous les effets ne sont pas encore connus à ce jour. Il faut accorder une grande vigilance aux produits que nous avalons mais surtout s’informer objectivement sur la nature des aliments que nous ingérons.

Axer Prune

Sources (sites web) :
- loalabouche.org
- ca.vlex.com
- assemblee-nationale.fr
- environnement.doctissimo.fr
- epa.gov
- mdrgf.org
- veganpeace.com
- bien-et-bio.com

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